Étape 1 : Comprendre clairement le titre de séjour « salarié »
Un titre de séjour « salarié » est un document officiel délivré par la France aux ressortissants étrangers (hors Union européenne, EEE et Suisse). Il leur permet :
- De résider légalement sur le territoire français.
- De travailler comme salarié auprès d’un employeur déterminé, pour occuper un poste précis.
Cette carte est généralement valable une année renouvelable sous certaines conditions. Elle peut également évoluer vers un titre pluriannuel ou une carte de résident après plusieurs années.
Étape 2 : Vérifier votre éligibilité au changement de statut
Pour pouvoir passer du statut étudiant étranger à salarié, vous devez impérativement répondre à ces critères :
- Être ressortissant d’un pays extérieur à l’Union européenne, à l’EEE ou à la Suisse. En effet, les citoyens européens ne sont pas soumis à cette obligation.
- Détenir un diplôme français d’un niveau minimum licence professionnelle (bac +3) ou master (bac +5).
- Disposer d’une offre d’emploi sérieuse, concrète et conforme aux normes françaises.
- L’emploi proposé doit correspondre strictement à votre domaine de formation initiale.
- Votre contrat de travail doit remplir certaines conditions spécifiques. Il doit être à durée indéterminée (CDI) ou d’une durée déterminée (CDD) d’au minimum 12 mois. Il doit prévoir une rémunération égale ou supérieure à 1,5 fois le SMIC (soit environ 2 702,70 € bruts mensuels en 2025).
Note importante :
Si votre diplôme est inférieur au niveau bac +3 ou si vous n’avez pas terminé vos études, cela peut rendre la démarche compliquée. Vous aurez quelques difficulté à obtenir un changement de statut. Des solutions alternatives pourraient toutefois exister en fonction de votre situation personnelle ou de votre pays d’origine.
Étape 3 : Identifier les types de cartes de séjour possibles
Plusieurs cartes de séjour peuvent être délivrées selon le profil et la situation professionnelle :
La carte de séjour « salarié »
Elle est délivrée aux étudiants étrangers titulaires d’un diplôme français. Signer un contrat de travail de 12 mois ou plus, en adéquation directe avec son cursus universitaire ouvre le droit à ce statut.
Exemples concrets :
- Titulaire d’un master en marketing : poste de community manager – accepté
- Titulaire d’une licence en informatique : poste de technicien support informatique – accepté
- Titulaire d’un master en biologie : emploi de serveur dans un restaurant – refusé (sans rapport direct avec la formation)
La carte « travailleur temporaire » (CST)
Cette carte concerne les contrats à durée déterminée (CDD) de 3 à 12 mois, renouvelables. L’employeur devra justifier dans son dossier une absence de candidats locaux compétents après une démarche de recherche préalable via France Travail.
Le « passeport talent – jeune diplômé »
Cette carte spécifique est destinée aux jeunes diplômés étrangers ayant obtenu au minimum un master (bac+5). Elle impose que le contrat dure au moins 3 mois. La rémunération annuelle brute minimale devra être équivalente à deux fois le SMIC (environ 43 243 € en 2025). De plus, l’entreprise doit être officiellement reconnue comme innovante par le ministère français de l’Économie.
Taxes applicables : timbre fiscal de 25 € et taxe additionnelle de 200 €.
Autorisation provisoire de séjour (APS)
L’APS est réservée aux diplômés ressortissants de certains pays avec lesquels la France a signé des accords bilatéraux spécifiques. Elle permet une période de recherche d’emploi ou de création d’entreprise entre 6 et 12 mois. Cette carte peut être renouvelée selon conditions. Le salaire exigé est au minimum de 2,5 fois le SMIC.
Parmi les pays concernés figurent notamment : le Bénin, la Tunisie, l’Inde, le Gabon, Maurice, la Serbie, la Macédoine, etc.
Étape 4 : Anticiper et respecter les délais administratifs
La demande de changement de statut doit être déposée avant la fin de sa validité. Une période de 2 à 4 mois avant la date d’expiration de votre titre de séjour étudiant est recommandée. Le délai moyen de traitement est généralement compris entre 2 à 4 mois. Cependant elle peut atteindre jusqu’à 6 mois durant certaines périodes chargées (rentrée universitaire, fin d’année).
Conseil pratique :
N’hésitez pas à transmettre votre dossier même partiellement incomplet initialement. Les préfectures ont l’habitude de réclamer des documents complémentaires ultérieurement.
Étape 5 : Éviter les erreurs fréquentes
Voici les erreurs les plus fréquentes à éviter pour maximiser vos chances :
- Fournir un dossier incomplet.
- Soumettre un contrat de travail non conforme ou non directement lié à votre formation.
- Présenter un salaire inférieur à celui exigé.
- Ne pas anticiper suffisamment les délais administratifs.
- Ne pas s’informer correctement sur les métiers considérés en tension.
Étape 6 : Connaître les recours en cas de refus
En cas de refus, vous avez le droit de faire un recours :
- Recours gracieux : demande à la préfecture de réexaminer votre dossier en apportant de nouveaux éléments justificatifs.
- Recours contentieux : possibilité de saisir le tribunal administratif dans un délai maximum de 2 mois suivant la réception du refus. Il est conseillé d’être accompagné par un avocat, idéalement spécialisé en droit des étrangers.
Étape 7 : Estimer précisément les coûts associés
La délivrance du titre de séjour salarié implique le paiement d’une taxe de l’ordre de 225 € (tarif 2025). À cela peuvent s’ajouter des frais éventuels de conseil juridique ou administratif si vous choisissez de vous faire accompagner par un professionnel.
Étape 8 : Préparer un dossier complet pour la préfecture
Votre dossier doit inclure :
- Passeport valide.
- Titre de séjour étudiant valide.
- Diplôme français obtenu.
- Contrat de travail signé ou promesse d’embauche.
- Autorisation de travail (obtenue par l’employeur).
- Justificatif récent de domicile.
- Attestation d’affiliation à la Sécurité sociale.
- Photos d’identité conformes.
- CV détaillé et lettre de motivation explicitant clairement votre projet professionnel.
- Timbres fiscaux (~225 €).
- Bulletins de salaire des éventuels jobs étudiants occupés.