Reconversion Professionnelle en CDI : Comment changer de voie en toute sécurité

De plus en plus de jeunes salariés en CDI choisissent d’écouter cette petite voix et de se lancer dans une nouvelle aventure.

Ce n’est plus un saut dans le vide, mais un parcours de vie préparé et structuré. Dans ce guide, on va explorer ensemble les étapes clés et surtout, on va s’attaquer à la partie qui fait souvent peur : l’administratif et le financement. On vous le promet, c’est bien plus simple que ça n’y paraît.

Comment savoir si une reconversion est faite pour vous ?

Avant de vous lancer tête baissée, il est essentiel de faire le point sur vous-même. Une reconversion est une introspection.

Pour cela, un bilan de compétences est un outil précieux. C’est une démarche qui vous permet d’analyser vos aptitudes, vos motivations et vos intérêts professionnels et personnels afin de définir un projet d’évolution. Il est réalisé par un organisme agréé et peut être financé via votre compte personnel de formation (CPF).

Posez-vous les bonnes questions :

• Qu’est-ce qui me plaît le plus dans mon travail actuel ?
• Quelles sont les tâches que je déteste faire ?
• Quelles sont mes forces et mes faiblesses ?
• Qu’est-ce qui me passionne en dehors de mon travail ?

💡 Conseil : N’hésitez pas à en parler autour de vous, à des amis, des mentors, ou des collègues de confiance. Leurs retours peuvent vous apporter un éclairage nouveau sur vos compétences et vos aspirations.

Les étapes administratives pour une reconversion professionnelle

Une reconversion n’est pas un sprint, mais un marathon. Il s’agit de structurer votre parcours en plusieurs étapes.

Étape 1 : Le bilan de compétences et la phase de réflexion

Comme mentionné précédemment, le bilan de compétences est le point de départ. Il vous permet de dresser un inventaire de vos compétences, tant techniques que comportementales, et de déterminer les secteurs porteurs qui pourraient vous correspondre. Il s’agit de la base de votre projet. C’est aussi à ce moment que vous pouvez explorer d’autres voies, comme une réorientation étudiante, si l’idée de reprendre des études vous attire.

Étape 2 : L’exploration et la validation de votre projet

Avant de vous engager dans une formation coûteuse, il est crucial de valider votre projet professionnel.

• Périodes de Mise en Situation en Milieu Professionnel (PMSMP) : souvent appelées « stages d’immersion », les PMSMP sont idéales pour découvrir un métier sur une courte période (de 1 jour à 2 semaines). Elles vous permettent de valider votre choix sans engagement. Vous pouvez en faire la demande via votre conseiller France Travail ou une Mission Locale.
• Bénévolat et projets personnels : si la reconversion est dans un domaine créatif ou associatif, engagez-vous bénévolement ou lancez un petit projet personnel pour vous confronter à la réalité du terrain.

Exemple : Sarah, salariée dans le marketing, s’intéresse au métier de designer UX/UI. Avant de se lancer dans une formation onéreuse, elle contacte une agence de design via son réseau LinkedIn et propose de faire une PMSMP d’une semaine. Cette immersion lui permet de découvrir les outils, les méthodes de travail et l’ambiance de l’équipe, confirmant son choix de carrière.

Étape 3 : Le choix de la formation et du financement

Une fois votre nouveau métier identifié, la question de la formation se pose. De nombreux dispositifs de financement existent.

• Le Compte Personnel de Formation (CPF) : chaque salarié en CDI acquiert des droits à la formation tout au long de sa carrière, crédités en euros. Vous pouvez utiliser ce montant pour financer, en partie ou en totalité, des formations certifiantes.
• Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) : ce dispositif vous permet de vous absenter de votre poste pour suivre une formation certifiante en vue de changer de métier. Il est soumis à des conditions d’ancienneté et est géré par une association Transitions Pro de votre région. C’est une solution idéale pour une reconversion de grande ampleur, puisque votre contrat de travail est suspendu et votre rémunération maintenue, en partie ou en totalité, durant la formation.
• L’Aide Individuelle à la Formation (AIF) de France Travail : pour les demandeurs d’emploi, elle peut compléter d’autres aides si le financement de la formation n’est pas intégralement couvert.
• Les aides des régions : chaque région propose des aides pour la formation et la reconversion.

Exemple : Marc, chef de projet informatique, souhaite devenir boulanger. Il se renseigne sur les formations disponibles et trouve un CAP Boulanger d’un an, accessible via le CPF. En parallèle, il contacte Transitions Pro de sa région pour s’informer sur le PTP et savoir s’il peut bénéficier d’un maintien de salaire pendant sa formation, car le coût total excède le montant de son CPF.

Étape 4 : Les démarches administratives pour la démission-reconversion

Si votre projet nécessite de quitter votre entreprise, la démission pour reconversion professionnelle est un dispositif spécifique. Il vous permet, sous certaines conditions, de bénéficier de l’allocation chômage. Pour cela, votre projet doit être considéré comme « réel et sérieux » par la commission de France Travail.

Cette démarche est rigoureusement encadrée :

• Vous devez justifier d’une ancienneté d’au moins 5 ans en CDI au cours des 60 derniers mois.
• Votre projet doit être validé par une commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR), gérée par Transitions Pro.
• Vous devez suivre un parcours d’accompagnement auprès de France Travail.

La lettre de démission pour reconversion professionnelle est également un document clé. Elle doit être rédigée avec soin et clairement indiquer votre intention de vous reconvertir et de bénéficier de ce dispositif.

Que mettre dans une lettre de démission pour reconversion professionnelle ?

La lettre de démission n’est pas une simple formalité. Elle doit être rédigée avec soin pour être conforme et légalement valable, surtout dans le cadre d’une reconversion.

Éléments essentiels à inclure :

• Vos informations personnelles : nom, prénom, adresse, coordonnées.
• Les informations de l’entreprise : nom, adresse.
• L’objet de la lettre : « Lettre de démission dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle ».
• L’annonce de votre démission : indiquez clairement votre décision de démissionner de votre poste de [votre poste] à partir de [date de fin de contrat], en respectant le préavis légal.
• La raison de votre départ : précisez que votre démission s’inscrit dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle qui a été validé par la commission de Transitions Pro.
• L’expression de vos remerciements : c’est une marque de professionnalisme. Remerciez votre employeur pour l’opportunité et l’expérience acquise.
• Votre signature.

Qui peut m’accompagner dans ma reconversion ?

Vous n’êtes pas seul ! Plusieurs professionnels peuvent vous guider :

• Le conseiller en évolution professionnelle (CEP) : c’est un service gratuit. Un CEP peut vous aider à faire le point sur votre situation, à définir un projet et à identifier les dispositifs qui s’offrent à vous. Il peut être contacté via plusieurs organismes : APEC, France Travail, Missions Locales, ou des opérateurs régionaux. Pour trouver le bon interlocuteur, vous pouvez vous rendre sur le site officiel du gouvernement « Mon service d’orientation ».
• Le conseiller France Travail : si vous êtes demandeur d’emploi, il sera votre principal interlocuteur pour valider votre projet et vous orienter vers les aides financières disponibles.
• Les organismes de formation : ils disposent souvent de conseillers pour vous aider à monter votre dossier de financement (CPF, PTP, etc.). Vous pouvez trouver une liste exhaustive des formations et des organismes certifiés sur le site Mon Compte Formation.
• Les associations Transitions Pro : si vous optez pour le PTP, c’est l’organisme qui étudiera et validera votre dossier. Leurs conseillers peuvent vous accompagner dans la préparation de votre projet. Vous pouvez trouver les coordonnées de l’association de votre région en cherchant sur internet « Transitions Pro + [votre région] ».

Les risques d’une reconversion professionnelle et comment les anticiper

Une reconversion n’est pas exempte de risques. La prise de décision peut être source d’anxiété.

• L’incertitude financière : changer de métier peut signifier une baisse de salaire au début.
• Le risque de ne pas aimer le nouveau métier : une fois la formation terminée, il se peut que la réalité du métier soit différente de l’idée que vous vous en étiez fait.
• L’échec : la reconversion peut échouer, soit parce que le projet n’aboutit pas, soit parce que vous n’arrivez pas à trouver un poste.

Pour minimiser ces risques :

• Faites un bilan de compétences approfondi.
• Informez-vous sur les secteurs porteurs et les métiers qui recrutent.
• Effectuez des stages d’immersion (PMSMP) pour valider votre choix.
• Développez votre réseau professionnel.